Témoignages

Hortiland (Landes) – Culture de chrysanthèmes

Été 2019, serre n°6 de 2500 m2

Mise en place d’une culture de chrysanthèmes petites fleurs en pots de 4 litres (2500):

  • 19 juin: plantation des boutures directement en pots (substrat tourbeux + argile)
  • Conduite de l’arrosage par aspersion avec purins à 1/1000
  • Culture touche-touche durant 4 semaines, desserrage à l’écartement définitif en semaine 29 (17 juillet).
  • Conduite de l’arrosage en subirrigation avec eau fertilisée (conductivité 1.5µs) et adjonction de purins à 1/1000.

La tenue de la culture (nanification) se fait habituellement en utilisant du Diazide, substance chimique appliquée régulièrement pour garder une plante ronde et compacte. Nous optons pour la thigmomorphogénèse, méthode mécanique pour caresser les plantes avec un voile plusieurs fois par jour.

Protection de la culture : 1 passage de diatomées en poudrage préventif avant la plantation (désinfection de fond) et 1 passage de diatomées en pulvérisation avant le desserrage.

Parasites relevés : pucerons en pression assez forte mais contenus par le parasitage naturel de la mouche Aphidius Colemani; thrips de Californie contenus par la diatomée. Autre parasite surveillé, le papillon « Duponchilla » fortement résistant aux traitements chimiques. L’aspect du feuillage bien vert commence à se tacher à cause du développement de la fumagine.

Sur l’ensemble de l’exploitation, 3 autres lots pratiquement identiques sont conduits de même manière et présentent, début aout, les mêmes symptômes.

Achat du Biodynamiseur Botanique de Gaujacq directement à la Pépinière Botanique à Jean Thoby.

Seule la serre n°6 sera suivie dans ce protocole. Je décide de faire 1passage d’eau dynamisée par semaine pour une période de 3 semaines.

Très rapidement les observations montrent un arrêt de la progression des parasites. Lors des deuxième et troisième passages d’eau dynamisée, on observe une forte augmentation des auxiliaires, notamment la fausse guêpe et le syrphe (le plus visible).

Durant ces 3 semaines il faudra soutenir la défense naturelle avec 2 passages de bio agresseurs.

Le mois de septembre nous conforte dans nos résultats: une observation permettra de voir le changement de qualité du feuillage (propreté) dès le premier traitement. Plus aucune application n’est faite jusqu’au 10 octobre, date à laquelle une attaque de thrips très localisée est combattue par un passage de diatomée liquide.

Le suivi très régulier des attaques de Duponchilla montre des offensives dans les 7 lots de serres sauf le lot numéro 6 où les observations sont toujours restées nulles.

Observation et conduite des autres lots de chrysanthèmes : en moyenne il aura fallu effectuer 5 passages de bio-agresseurs sur la culture pour contrer les divers parasites, alors que 2 passages ont suffi dans le lot d’essai.

Conclusion : la qualité de culture (critères commerciaux, esthétiques) dans ce lot n°6 est en tous points identique aux autres lots. La gestion de la culture (protection sanitaire) est énormément simplifiée.

L’arrivée du Biodynamiseur Botanique de Gaujacq (début aout) est un peu tardive ; on peut penser que l’application du protocole en tout début de culture aurait permis d’éviter la première attaque de parasites et de la même manière, on peut penser que la répétition des applications plus tard (septembre) aurait permis de prolonger l’effet positif sur la culture.

C’est ce qui sera confirmé en 2020 avec la généralisation des applications.

Jean Marc Tachoires

Pépinière Scrive (Estibeaux, Landes) – Oïdium sur des Lagerstroemia

Quand la pépinière Scrive nous a appelé en janvier 2019, nous avons constaté une présence d’oïdium très installé depuis des années. En effet, il était tellement présent qu’il persistait aussi en hiver sur le bois des végétaux.

Lorsqu’une culture se trouve impactée de la sorte, nous apprécions son état général en captant l’activité électrique de surface des végétaux. Dans le cas présent, l’activité était très faible et laissait présager une attaque très forte de ce fameux Erysiphe australiana.

Nous avons acquis la certitude que plus un végétal se porte bien, plus son activité électrique est importante. Il nous faut donc trouver les solutions pour que la plante soit active naturellement ou bien pour l’aider à retrouver son autonomie. Pour cette culture de Lagerstroemia nous avons donc sonorisé une Dicksonia antartica, diffusé sa musique à la culture en détresse. Cette fougère arborescente est puissante parce que dotée d’un évolution de plus de 400 millions d’années. Une des découvertes majeures de nos travaux est d’établir qu’en transcodant l’activité électrique de surface d’un végétal lorsqu’il est en présence d’une personne ou d’une culture, celui ci adapte son activité électrique afin de produire les sons correspondant à la suite des acides aminés composant les chaines protéiques dédiées et nécessaires à l’équilibre de la personne ou de la culture. Ce nouveau paradigme change complètement la façon que nous avons de cultiver…

Une heure après cette sonorisation, les Lagerstroemia ont augmenté sensiblement leur activité électrique, ce qui est bon signe. Les sons produits par la fougère ont été enregistrés et cette musique botanique a pu alors être incorporée dans l’information donnée à l’eau du BBG via une LED. Cette eau biodynamisée posée en pulvérisation sur les parties aériennes de la plante va inhiber la présence du champignon.

Puis toutes les semaines, en lieu et place des traitements habituels, un soin BBG sera appliqué soit sous forme standard, soit sous forme avancée, selon l’évolution de la pression du champignon. Pour que l’information du BBG passe bien, il est important que l’eau informée ne soit jamais au contact avec des informations de molécules de synthèse. Si une cuve ou des tuyaux d’irrigation ont connu des molécules de synthèse, alors il faut apporter l’eau du BBG aux plantes par un autre moyen.

Plus l’équipe d’un lieu de production agit et travaille en conscience, plus les protocoles d’expériences sont faciles à mettre en place. Sur ces photos, le professeur Marc Henry (Université de Strasbourg) souhaitant connaître nos travaux, visite en Aout 2019 les lieux qui ont servi de tests, vérifie nos protocoles: quelques semaines plus tard, il valide ces travaux.

Dès le début des applications, la culture passe en zéro phyto. Ainsi les champignons pourront trouver refuge dans les graminées et les auxiliaires pourront vivre directement sur place. Huit mois après le début de l’intervention, les insectes mycophages font leur apparition.( Halysia sedecimguttata) et 99% des plantes n’ont plus aucun oïdium.

Juin 2020 à Estibeaux , l’ensemble des cultures a retrouvé sa vitalité.

Rapport complet – Sarl Lagerstroemia Estibeaux-France (40)

1. Présentation globale

La SARL Lagerstroemia a été créé en 2007 par Antoine Scrive des Pépinières Scrive et Christian Gaurrat des Pépinières Gaurrat, deux pépinières du sud-ouest de la France. C’est en 2006, à partir d’hybrides soigneusement sélectionnés qu’ils ont effectué la multiplication de 40 000 jeunes plants élevés ensuite sous serre en pleine terre pour une durée de deux à trois ans. Cette collection est commercialisée sous la marque «  Indyacharms » en référence à leur surnom: le lilas des Indes. La collection se décline en 5 variétés :

  • Braise d’été®
  • Fuchsia d’été®
  • Camaïeu d’été®
  • Violet d’été ®
  • Neige d’été®

Ces variétés cultivées sont disponibles en tigettes de 0,8m ; en demi-tiges de 1,10m ou en tiges de 1,40m ; 1.70m et 2m.

2. Conditions culturales

Une serre de 3000 m² a été créé dans le but de monter des tiges de lagerstroemia en pleine terre sur une durée de 3 ans afin d’optimiser les conditions climatiques de la culture. Pendant les 10 premières années la culture a été suivie de façon conventionnelle et traditionnelle comme pour une culture arboricole impliquant l’utilisation de d’engrais chimiques de synthèse apportés en fertirrigation et l’utilisation d’herbicides pour entretenir les allées et alentours de la serre.

Dès sa création en 2007 nous avons recours à des techniques issues de la protection biologique intégrée : des lâchers d’auxiliaires sont utilisés pour lutter contre les attaques de pucerons pouvant être conséquentes, mais l’utilisation d’insecticides chimiques pouvait être positionnée lors d’attaques trop importantes. Cela nous a permis en partie d’obtenir la certification « Plante Bleue ».

Nous avons depuis 2018 pris la décision de ne plus utiliser d’herbicide sur l’ensemble du site. Ainsi afin de répondre aux problématiques liées aux adventices, nous avons mis en place un paillage (paille de blé) dans les allées et rangs de culture. Aussi le désherbage dans les cultures est facilité par la présence de poules dans certaines zones de la serre.

Les résultats de cette première année sans herbicides est positif et encourageant. Les abords de la serre sont quant à eux entretenus via des tontes et débroussaillages. Cette culture mono-spécifique est conduite de façon intensive: à savoir 6200 plants sur 600m². Les différentes étapes de cultures se déroulent de la façon suivante :

  • Après avoir effectué un travail du sol à l’aide d’une sous soleuse (1 passage), deux passages de rotavator, un amendement calcique organique est incorporé au sol.
  • Avant la plantation, une toile tissée (pré percée) est alors mise en place sur la totalité de la chapelle, cela représente 7 rangs de 850 à 900 Lagerstroemia.
  • Les jeunes plants issus de boutures sont réalisés par les Pépinières Gaurrat, sur une année, et conditionnés en alvéoles.
  • La plantation a lieu au début du printemps ou en fin d’hiver selon les années. Afin de produire des tiges homogènes et aux hauteurs souhaitées, nous avons recours à deux porte-greffes différents
  • Un paillage est alors mis en place au pied de chaque plant: il s’agit de sciure issue d’une scierie sur une commune voisine. S’ensuit un arrosage par aspersion durant 2 heures.
  • Nous effectuons un recépage à la fin de l’hiver. Tous les bois de taille sont évacués et ensuite brulés.
  • Une sélection de tiges se fera au cours du printemps afin de monter le futur porte-greffe. Cette tige sera alors tuteurée sur un bambou avec des liens en plastique.
  • La toile tissée mise en place est retirée en début de deuxième année. Les porte-greffes seront alors cernés en prévision de leur taille (à hauteur souhaitée) et de leur greffe avec les variétés de la gamme IndiyaCharms.

3. Problématique

Depuis l’été 2014 des attaques d’oïdium (Erysiphe Australiana) apparaissent. La pression cryptogamique s’est vue de plus en plus importante année après année. Malgré l’utilisation en alternance de plusieurs familles de fongicides conventionnels, la pression est de plus en plus importante et difficile à maîtriser. D’avril à septembre 2016, 20 traitements en alternance avec 4 matières actives différentes furent appliqués avec un pulvérisateur à dos d’une contenance de 13L.

En 2017 nous avons investi dans un pulvérisateur afin de gagner en efficacité par une meilleure application de nos bouillies de traitement. Nous avons ainsi réduit l’IFT à 10 traitements (alternance avec 5 matières actives différentes).

En 2018 malgré des traitements préventifs positionnés en hivers, nous restons sur 10 applications avec 4 matières actives différentes.

A chaque fois l’oïdium fut contenu mais en aucun cas éradiqué, induisant un effet dépréciant sur la culture. Nous avons donc pu constater l’échec et les limites de cette culture conventionnelle.

4. Perspectives et nouvelle stratégie

La stratégie fut de nous orienter vers une démarche plus logique avec le fonctionnement naturel de la plante, respectueuse de l’environnement et des Hommes en commençant par l’arrêt du recours aux herbicides. Après avoir établi un contact avec Jean Thoby nous avons opté avec lui pour la mise en place d’un nouveau protocole suite à son diagnostic de la culture en Février 2019. Arrêt total du recours aux produits phytopharmaceutiques, utilisation de techniques alternatives (associations culturales et prophylaxie) et application d’eau dynamisée.

A partir de mars 2019 nous avons appliqué une fois par semaine une eau dynamisée. Ces eaux reçoivent une information en cuivre, carbone et musique. Nous récupérons 5L de préparation faite par Jean Thoby que nous diluons avec 250L d’eau issue d’un forage et pulvérisons avec un pulvérisateur à jet porté indemne de tout produit chimique.

5. Observations du protocole

  1. L’oïdium

L’ensemble de la serre est à compter du mois de mars, sujette à l’application d’eau dynamisée. Plus aucun fongicide n’est appliqué. Une observation minutieuse est nécessaire pour le bon déroulé et suivi du protocole. Un cahier d’observation est suivi afin de consigner les différentes observations. Une apparition minime de foyers d’oïdium à la mi-Mars est présente sur la chapelle n°1 (tiges en dernière année de culture) au niveau du rang 7 sur porte-greffe «  Maïté ». L’oïdium est présent sur l’ensemble de la chapelle mais avec de faibles pressions (faible fréquence de symptômes de faible intensité) sauf sur les modalités de culture supérieures à 1,80m.

Au début Avril, on constate l’absence de symptômes d’oïdium sur la chapelle n°2 (boutures de PG « Maïté » ; 1e année du cycle de culture). Constat identique pour la chapelle n°5 (plants recépés ; 2e année de culture). Un premier point d’observation et de comparaison a été fait à ce stade : l’oïdium est présent en chapelle n°1 uniquement. Par rapport aux campagnes précédentes, la fréquence de symptômes est inférieure mais les pousses atteintes le sont de manières plus intenses.

Suite à la visite de Jean Thoby le 25/04, il a pu observer que les feuilles étaient anormalement grandes et « tendres » comparées à leur physiologie attendue. Il a conclu d’un excès d’azote dans le sol induisant un blocage dans l’assimilation de phosphore et de potassium par les plantes. Il a donc préconisé une application de purins (prêle, consoude, ortie, fougère…) afin de rééquilibrer la nutrition des plantes. Un essai d’eau dynamisée avec une séquence d’oïdium pur a été réalisé le 16/05 sur une trentaine de plants. On a pu observer une « saturation » de l’oïdium sur ces plants : l’ensemble des feuilles de ces plants sont atteintes de manière très intense.

A la mi-Mai, on observe une forte diminution de l’oïdium sur la chapelle n°1 avec une forte présence d’insectes (abeilles, syrphes, coccinelles, etc.,..). L’oïdium est présent sur l’ensemble de la serre (excepté la chapelle n°2) mais en manière minime.

Fin Mai, une application d’eau dynamisée a été effectuée au goutte à goutte, cependant une apparition plus importante d’oïdium a été observée. Cela est dû au système d’irrigation ayant reçu des molécules de synthèse durant les campagnes précédentes inhibant alors l’action de l’eau dynamisée.

Suite à cette observation, l’application de l’eau dynamisée a été reprise à l’aide du pulvérisateur de Jean Thoby.

  1. Autres observations

Depuis l’application de l’eau dynamisée en préventif (pré débourrement) et en curatif (à partir de l’observation des premiers symptômes) ; nous avons pu constater un réel changement sur tous l’ensemble vivant de la serre (faune, flore et activité biologique du sol) avec une forte diminution de la pression d’oïdium. Ainsi on observe une forte diminution de la fréquence et de l’intensité au pic de sa pression (fin juin) là où les autres années l’oïdium était présent de manière bien plus prononcée sur l’ensemble de la culture ; principalement installé sur les Lagerstoemia greffés.

De plus sur les jeunes Lagerstoemia plantés au printemps n’ayant connu que le système de production avec eau dynamisée, on observe, comparée aux années précédentes une meilleure reprise après plantation, une pousse plus vigoureuse et homogène. Il est probable que cela soit imputable en partie au recours à l’eau dynamisée mais aussi à l’origine des jeunes plants, étant plus forts que lors des années précédentes.

Sur les Lagerstoemia en deuxième année de culture (tiges montées), on observe que la lignification semble plus précoce et plus « forte » (un bois plus dur), comparé aux années précédente.

Un réel équilibre est en train de s’installer très rapidement : la faune se diversifie et augmente. On observe une forte augmentation de la présence d’abeilles (plusieurs espèces), de libellules, et de nombreuses espèces de coccinelles. Il semblerait que l’écosystème de la serre se complexifie et se stabilise très rapidement, au-delà de nos attentes. Les bandes fleuries laissées autour de la serre commencent à faire leur effet : l’oïdium semble migrer de plus en plus vers les plantes hôtes plus « tendres ».

Aussi, lors du débourrement des Lagerstoemia les années précédentes, de nombreuses déformations foliaires étaient présentes, probablement dues à la rémanence de produits phytopharmaceutiques ; or cette année ce phénomène n’a pas été observé. De plus jusqu’à l’an dernier nous étions sur des cycles d’arrosage de 1h à 1h30 par jour sur l’ensemble de la serre de mars à novembre. Depuis cette année, les besoins en eau sont moindres et nous sommes passés à 1h tous les deux jours soit 2 à 3 fois moins.

5. Conclusion

Cette nouvelle vision plus large de la culture nous a permis de ne plus rester focalisés sur nos problèmes phyto ou d’attaques de pucerons sur Lagerstroemia. Ainsi cette approche est pour nous plus systémique : on considère l’ensemble de l’écosystème « serre et ses abords », sa diversité et sa complexité. Tous sont liés au sein de ce système, chaque maillon de ce système/chaine a son importance dans l’équilibre global et doit être considéré afin d’atteindre nos objectifs de production.

Les serres de Mouguerre (64) FRANCE sarl Mendiburu frères

Producteur de plans de légumes et horticulteur, les essais du BBG ici se généralisent rapidement sur la surface totale de ce site (6 ha de serres)

La problématique de cet établissement était de pourvoir cultiver l’intégralité en BIO, et de réduire l’impact des cryptogames sur toutes sortes de cultures.

Ici le BBG a apporté :

  • un meilleur taux de germination
  • des plantes mieux structurées et plus solides, plus régulières.
  • une régulation très rapide des insectes et champignons.
  • une amélioration de la qualité visuelle des cultures
  • une accélération de la croissance des végétaux
Sans BBG
Avec BBG

Le Grand Castaing 40180 Yzosse – France

Témoignage de Michèle Courant, Maître de Recherches en Informatique, Université de Fribourg, Suisse

N’ayant pas suivi de cursus universitaire mais toujours désireux de comprendre, lorsque nous constatons une récurrence de mêmes résultats, nous allons demander à tel ou tel universitaire des aides à la compréhension. Ainsi, chacun dans sa spécialité, ils nous apportent les explications scientifiques. Le principe de base du BBG a été développé par la société Natarys dont nous sommes partenaires et nos travaux en phytoneurologie ont largement augmenté son potentiel initial. La machine est dotée de la fonction supplémentaire d’inclure l’information de la musique des plantes à l’eau. Cette musique est choisie en fonction des besoins sur la base nos expérimentations.

C’est ainsi que Michèle Courant ( Université de Fribourg) explique après deux jours en immersion au sein de nos travaux:

Dès mon arrivée au Plantarium, je ressens qu’il se passe quelque chose de spécial ici. Les plantes, en groupe, sont debout dans la salle, et leur présence, d’êtres à part entière au côté des humains, est nettement perceptible.

Deux jours de présentation et d’échanges, de compte-rendus d’expériences et d’expériences en direct, nous sommes totalement captivés. Nos esprits curieux et aiguisés au questionnement sont suspendus devant les preuves qui s’égrènent. En 35 ans de carrière scientifique, j’ai vu tellement d’études mal menées, de manquements, que je suis malgré moi à l’affût.La moindre faille méthodologique me saute aux yeux. Bien sûr en deux jours, il n’est pas question d’avoir accès au détail des études, mais les phénomènes sont là, incontestablement.

Les expériences de Jean Thoby m’apparaissent comme une mine pour la recherche scientifique. Si j’avais les moyens d’un mécène, je mettrais des équipes entières pour découvrir les plantes!

Parmi les premiers défis à relever, je verrais notamment:

  • Décoder la musique des plantes avec et sans correspondance lexicale, en variant et en multipliant les expériences afin de comparer, d’analyser et d’évaluer l’étendue de l’initiative de la plante, la base de ses choix et le sens de son action dans l’espace mis à sa disposition,
  • Idem pour les expériences thérapeutiques avec le décodage des émissions des plantes en termes de schémas (musicaux, protéodiques et autres),
  • Etudier les mécanismes de répétition, d’imitation et de création qui se manifestent dans la musique des plantes.

En un mot, établir un état des lieux du potentiel cognitif des plantes, en général et par espèces.

Ma spécialité est l’informatique. Et depuis cette perspective, il m’apparaît insensé de continuer à investir aujourd’hui dans des recherches technologiques avec pour motivation première d’alimenter la «machine à innover»: à quoi bon développer des robots qui serviront le café aux gens pressés, comme en Californie? ou qui tiendront compagnie aux aînés esseulés, comme au Japon? Ne serait-il pas un comble aussi, qu’après avoir déjà bouleversé le climat, pollué l’air et dégradé notre qualité de vie par nos modes de transports, nous envahissions le ciel par les drones en lieu et place des oiseaux? Ne serait-il pas plus avisé d’investir dans l’intelligence du vivant… Pendant qu’il en est encore temps?

Ce à quoi nous invitent les recherches sur les plantes, avec Jean Thoby et quelques autres à l’international, ce n’est rien moins qu’à une transition planétaire, pour passer de l’ère anthropocentrique, de domination humaine sur la planète, à l’ère biocentrique. Le changement dépasse la révolution copernicienne puisque cette fois notre propre survie est en jeu.

Voilà bien longtemps aussi, malgré la relativité et la physique quantique, qu’aucune découverte scientifique majeure n’a ébranlé notre vision du monde, et pour reprendre les termes du physicien et historien des sciences Thomas Kuhn, qu’aucune révolution scientifique n’a eu lieu. Depuis les débuts de la science expérimentale, nous vivons un long épisode de science dite « normale », qui exploite, produit des applications, peaufine les théories, mais ne découvre rien d’assez puissant pour renouveler radicalement notre vision du monde, en l’occurrence, matérialiste et objectiviste. Celle-là même qui nous sépare du reste du vivant. Or, avec l’intelligence des plantes, c’est l’ordre même du monde et notre place d’êtres humains, autoproclamés tout en haut de la pyramide de la vie terrestre, qui se retrouve à Terre. Et si c’était vraiment une très bonne nouvelle que nous, humains, puissions redevenir humbles*1? Et si redescendre de notre piédestal pour nous ouvrir à la bienveillance coopérative à l’égard de toute forme de vie était en réalité la meilleure manière de conduire la planète en y préservant l’humain, à moyen ou à court terme?

De retour chez moi, je connecte la petite Dicksonia antarctica ramenée de Gaujacq à «la musique des plantes». Immédiatement surgit une musique étonnante: rythmée, complexe, avec des jets de graves suivis de doubles envolées d’aigus. J’ai déjà maintes fois connecté mes plantes d’intérieur à l’appareil, je n’ai jamais rien entendu de tel! Après la Dicksonia je passe aux autres plantes, et là … surprise! Après deux ou trois phrases un peu timides, comme si elles tâtonnaient, elles se mettent l’une après l’autre à chanter comme la Dicksonia! Seul un plant de tomates, de culture biologique et spécialement vigoureux, prend ses distances. Il reprend le thème, mais rapidement innove et enrichit la musique: une vraie philarmonie chinoise, un orchestre à lui tout seul ! Pourquoi nous obstiner dans notre ligne de développement actuel quand la vie se révèle aussi vaste et belle à découvrir!

Ernst Zürcher

En 2015, nous avons rencontré Ernst Zurcher lors de conférences que nous donnions tous deux à Marciac dans le Gers (32) Suite à cet échange fructueux dont vous avez les détails dans le livre « le chant secret des Plantes » Ernst nous a écrit un joli préambule à nos conférences et festival consacré à la musique des plantes.

La musique des plantes est une façon d’associer l’art à la science. En effet, elle permet de donner un nouveau visage à l’électrophysiologie des plantes – un domaine étudié depuis la fin du 18è siècle (par Bertholon, 1783, qui introduisit l’idée « d’électroculture »), mais resté longtemps en veilleuse. C’est comme si la plante recevait un nouveau mode d’expression vers l’extérieur, et qui lui serait propre. De façon plus générale, les chercheurs parlent, au sujet de ces signaux électriques, comme d’un « mécanisme de communication en temps réel entre le physiologiste et la plante, servant à la détection précoce d’un stress subi par celle-ci » (Luis A. Gurovich, Universidad Católica de Chile 2012). Et ce qu’elle exprime – une fois mis en musique – suscite une troublante émotion chez celui qui l’écoute. Est-ce parce que la plante pulse non-seulement en fonction de ce qui arrive dans son milieu de vie immédiat, mais aussi en fonction des grands cycles astronomiques qui conditionnent tout être vivant, l’humain y compris ? Les travaux de Peter Barlow (2012) – publiés sous le titre « Moon and Cosmos : Plant Growth and Plant Bioelectricity » dans l’ouvrage « Plant Electrophysiology » (P.Volkov 2012) – permettent de le croire.

E. Zürcher, Prof.em., Dr. sc.nat., Ing. forestier EPFZ

Brenner, E. D., Stahlberg, R., Mancuso, S., Vivanco, J., Baluska, F., & Van Volkenburgh, E. (2006). Plant neurobiology: an integrated view of plant signaling. Trends in plant science, 11(8), 413-419. Hou, T., Li, B., Teng, G., Zhou, Q., Xiao, Y., & Qi, L. (2009). Application of acoustic frequency technology to protected vegetable production. Transactions of the Chinese Society of Agricultural Engineering, 25(2), 156-160. Qi, L., Teng, G., Hou, T., Zhu, B., & Liu, X. (2010). Influence of sound wave stimulation on the growth of strawberry in sunlight greenhouse. In Computer and Computing Technologies in Agriculture III (pp. 449-454). Springer Berlin Heidelberg.